Q: Comment décririez-vous Natasha Loizeau ?
HC: Natasha Loizeau a une personalité à multiples facettes. Elle est à la fois énigmatique, versatile, idéaliste et pragmatique, avec un énorme réservoir d’émotions, une digue qui peut se briser à tout moment. Elle assume les conséquences des choix qu’elle a faits. J’ai tout de suite adoré ce rôle. Il m’a collé à la peau. C’était en fait même à la limite du confortable, tellement c’était un miroir. Ou un écho de celle que j’aurais pu devenir dans un univers parallèle.
Q : Quel aspect de vous-même avez-vous apporté à ce rôle ?
HC: Être acteur/actrice, c’est être caméléon. Dans ce sens, Natasha Loizeau et moi avons fusionné en un personage qui est si proche de qui je suis que par moments je ne pouvais plus différencier entre nous deux. Bien sûr elle pense différemment que moi. Elle est capable de prendre des risques énormes dans une voie dangeureuse. Elle me fait penser à une acrobate sur le fil, le néant autour d’elle. J’ai apporté à ce rôle un vécu assez similaire au sien, de sorte que, placée dans le monde où Natasha Loizeau se trouve plongée, je suis à même de réagir avec intégrité.
Q: Est-ce que vous aviez eu des difficultés dans l'exercice de ce rôle ?
HC: Cela a été une surprise, une experience complètement nouvelle, en partie improvisée, en partie préparée. Donc j’étais un peu sur le qui-vive, sans trop savoir à quoi m’attendre, et cet aspect est très excitant. En même temps, il y a eu des moments où je n’étais pas sûre d’avoir les réponses. Plutôt que de répondre, je me suis retrouvée à la recherche de mon secret, désorientée, sincère. C’est très curieux parce que d’un côté, j’étais un peu déstabilisée, ce qui m’a forcée à rester présente avec Stephen, et d’un autre, je connais le pesonnage de Natasha Loizeau si bien, comme une âme soeur, que je ne me lasserais pas d’en parler pendant des heures. Cela a créé un espace qui m’a permis de confronter le désarroi de Natasha et sa douleur, sa perte. Le fait de ne jamais savoir ce que Stephen va demander, ce qui va se passer, est ennivrant. Cette curiosité me pousse à vouloir creuser plus au fond de moi.
Q: Quelle a été la manière de travailler avec Stephen ?
HC: C’était génial, phénoménal. Stephen a créé le rôle de Natasha Loizeau à partir de certains éléments de ma vie, et a ensuite tissé une histoire qui pourrait apparaître surprenante mais qui en fait aurait très bien pu m’arriver. C’était tellement vivifiant de travailler de cette manière. C’est comme si Stephen avait le don de découvrir toutes sortes de choses à mon sujet et de les révéler à mon insu. Nous sommes devenus co-créateurs. Stephen a le don de capturer votre essence et il vous crée un rôle sur mesure, comme par magie. Il semble aussi avoir une imagination sans fin. C’est ennivrant. Je n’avais aucune envie d’arrêter, et j’ai été bien déçue quand il a fallu. En fait je voudrais continuer, que cela devienne un long métrage!
J’ai aussi beaucoup aimé le fait que Stephen et moi étions de connivence et partagions un secret. J’ai adoré le côté imprévisible de la situation, avec les risques et dérapements possibles, mais je me suis sentie protégée. Et là tout peut arriver! Cela a été un cadeau magnifique.